Alors que les actes homosexuels sont punis de peines allant d’un à cinq ans d’emprisonnement au Sénégal, le président du pays Macky Sall écarte toute forme d’homophobie.
Lors d’un entretien à Dakar avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le président sénégalais Macky Sall a fait le point sur l’homosexualité dans son pays. Selon le dirigeant sénégalais, l’interdiction de l’homosexualité n’était pas assimilable à l’homophobie. En revanche, il s’agit d’une spécificité culturelle propre au Sénégal. Il a affirmé, mercredi 12 février, que les personnes qui choisissent une orientation sexuelle ne font pas l’objet d’exclusion. "Les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation", a déclaré le président sénégalais sur le récit de RTL.
Largement taboue, l’homosexualité reste un sujet très sensible au Sénégal, un pays à majorité de confession musulmane. Il est d’ailleurs stipulé dans la loi du pays que les actes homosexuels sont punis de peines allant d’un à cinq ans d’emprisonnement. Le Code pénal parle d’"acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe". Interpellé par une journaliste qui lui demandait pourquoi les lois interdisant l’homosexualité ne relevaient pas de l’homophobie, Macky Sall a refusé de fournir des explications sans exclure une évolution.
Justin Trudeau a rappelé lors d’un point presse commun à Dakar qu’il luttait pour "la défense des droits humains". Le Premier ministre canadien a toutefois mis en contrepoint le fait que le Sénégal est "un leader en matière de démocratie, en termes de valeurs". Le président sénégalais Macky Sall a souligné l’évolution de la société où chaque pays a son propre métabolisme.
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