FAROUK BATICHE / PPAGENCY/SIPA
D’après le dirigeant algérien, Abdelmadjid Tebboune, le ministre français de l’Intérieur a annoncé de faux chiffres concernant le nombre d’Algériens à expulser de l’Hexagone.
Pour rappel, la France avait annoncé, le 28 septembre dernier, une réduction de moitié des visas pour l’Algérie et le Maroc, et d’un tiers pour la Tunisie, en raison du "refus" de ces pays de délivrer des laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de l’Hexagone. Lors d’un entretien accordé à plusieurs médias, dimanche 10 octobre, le président algérien a affirmé que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, aurait menti sur le nombre d’irréguliers algériens à expulser du territoire français.
"La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés", a déclaré Abdelmadjid Tebboune. "Jamais il n’y a eu 7 000" Algériens à expulser, a-t-il assuré. Le chef d’Etat s’en est pris au ministre. "Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge", a-t-il dit, selon les propos rapportés par nos confrères de BFMTV.
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M. Tebboune a, par ailleurs, estimé que la France ne devrait pas traiter l’Algérie comme la Tunisie et le Maroc dans sa décision de réduire le nombre de visas. En vertu des accords d’Evian et des accords de 1968, il a rappelé que les Algériens bénéficient d’un régime spécifique qui facilite leur entrée dans l’Hexagone. Ces accords leur permettent une liberté d’établissement comme commerçant ou indépendant et un accès plus rapide à des titres de séjours valables 10 ans.
"L’Algérie est un pays spécial" pour la France, a insisté A. Tebboune, rappelant les accords liant les deux pays. Il demande donc à Paris de ne pas les mélanger avec d’autres Etats. Dès le lendemain de l’annonce de réduction des visas, Alger avait convoqué l’ambassadeur français pour lui notifier une "protestation formelle". Le gouvernement algérien dénonce "une décision unilatérale... affectant la qualité et la fluidité de la circulation".
