Une attaque meurtrière a eu lieu, mercredi 8 juillet en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
La province d’Ituri (nord-est de la RD Congo) a été le théâtre d’un nouveau massacre, mercredi 8 juillet. Au moins une vingtaine de civils ont été tués juste avant le lever du jour, informe 20 Minutes.
Cette attaque a été perpétrée dans le territoire de Djugu, l’épicentre des violences, rapporte un responsable local à l’Agence France Presse. "Vu l’insécurité qui règne sur la zone, nous attendons le retour de l’équipe qui est sur le terrain pour le détail du bilan exact", a-t-il précisé. Cette tuerie a été attribuée à des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), accusés de la plupart des massacres.
La Codeco prétend défendre les intérêts des Lendu, agriculteurs (une des communautés de l’Ituri) face notamment aux Hémas, éleveurs et commerçants. D’importantes violences ont été enregistrées entrainant la fuite des milliers de personnes. "Entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020, au moins 530 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis le pic des violences en mars", a indiqué les Nations unies le 5 juin.
Fin janvier, après une visite à Bunia, la Haute commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a déclaré des "crimes contre l’humanité". "La majorité des victimes proviennent de la communauté Hema", a-t-elle renchéri dans un entretien à la Radio France internationale (RFI).
Par ailleurs, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda a prévenu que ces tueries "pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale".
Entre 1999 et 2003, des dizaines de milliers de morts à la suite d’un conflit entre les milices des deux communautés Lendu et Héma, instrumentalisé par l’Ouganda voisin. Une intervention de l’Artémis, une force européenne sous commandement français, a été nécessaire pour le faire cesser.
Pourtant, fin 2017, les violences ont repris pour des motifs obscurs fin 2017, sans que l’Ouganda ne semble y jouer un rôle. Cette fois, les Hémas n’ont pas reconstitué de milices et se sont remis à l’autorité de l’Etat, parfois défaillante.
Il y a quelques jours, des anciens chefs de guerre du conflit 1999-2003 ont été envoyés en mission de paix en Ituri par le président de la République.
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