Robin Letellier/SIPA
La procédure disciplinaire a conclu "qu’il n’y a pas d’autres alternatives" que d’"expulser" l’étudiant de premier cycle, Theuns du Toit. Ce dernier a uriné sur les affaires d’un camarade noir.
La grande université de Stellenbosch, situé dans la région du Cap (Afrique du Sud) a annoncé l’expulsion d’un étudiant blanc nommé Theuns du Toit jeudi 21 juillet. Ce dernier a été filmé en train d’uriner sur les livres et l’ordinateur portable d’un autre étudiant noir en mai dernier, relate RTL. Dans un communiqué, l’université a indiqué que la procédure disciplinaire a conclu "qu’il n’y a pas d’autres alternatives" que d’expulser l’étudiant de premier cycle.
"L’université a une tolérance zéro vis-à-vis du racisme, de la discrimination, des préjugés et des comportements qui portent atteinte à la dignité d’une autre personne", a annoncé le vice-chancelier adjoint Deresh Ramjugernath.
Les images, filmées avec un téléphone mobile, montrent un étudiant blanc de dos trois-quarts en train d’uriner sur les livres et l’ordinateur portable d’un collègue noir tout en s’exprimant dans un Anglais teinté d’un fort accent afrikaans.
Un étudiant hors champ lui demande "pourquoi tu pisses dans ma chambre ?". Le jeune homme aux cheveux bruns ras a répondu laconiquement "j’attends quelqu’un", sans arrêter ce qu’il fait.
La vidéo, devenue virale, a suscité l’indignation dans un pays toujours aux prises avec de profondes divisions, 28 ans après la fin du règne de la minorité. Le président Cyril Ramaphosa a indiqué que cette affaire montrait que le racisme gâchait toujours "la vie quotidienne en Afrique du Sud".
Selon un syndicat étudiant, l’étudiant noir a dormi quand il a entendu du bruit dans sa chambre. Dans un communiqué, le Congrès des étudiants sud-africains a souligné que quand il s’est réveillé, le garçon blanc raciste était en train d’uriner sur son bureau, ses livres et son ordinateur portable. "Lorsqu’il l’a interrogé, la réponse raciste a été que c’est ce qu’on fait aux garçons noirs", a-t-il précisé.
Le ministre de la Justice, Ronald Lamola, s’est exprimé sur cette affaire. Il a estimé que cet incident équivalait "à uriner sur la Constitution elle-même". Cette Constitution a cimenté la transition, loin du régime de la suprématie blanche, et est souvent présentée comme un modèle de valeurs démocratiques. Toutefois, la mise en œuvre de ces valeurs est un travail toujours en cours.
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