Après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, plusieurs Mozambicains sont descendus dans les rues. De violentes manifestations ont éclaté, une profonde crise politique s’annonce.
Le Mozambique est sous tension. Le triomphe de Daniel Chapo, candidat du parti au pouvoir Frelimo, après l’élection présidentielle est contesté.
La Commission électorale mozambicaine a certifié la victoire de l’ancien gouverneur avec 71 % des voix, ce qui est largement contesté par l’opposition. Celle-ci dénonce des fraudes massives et appelle à la démission du président élu. L’annonce des résultats a déclenché une vague de protestations dans plusieurs villes du pays.
L’Église catholique condamne les falsifications électorales. Elle soutient les manifestants qui, par milliers, ont convergé vers le centre-ville pour exprimer leur mécontentement. Les affrontements se sont intensifiés, avec des pneus brûlés, des panneaux électoraux saccagés et des projectiles dirigés contre les forces de l’ordre. Les manifestants ont également érigé des barricades. Les autorités font état de plusieurs blessés.
Le climat politique au Mozambique s’est considérablement dégradé ces derniers mois. L’assassinat de deux figures de l’opposition, quelques jours avant l’élection, a jeté de l’huile sur le feu. Venancio Mondlane, le principal opposant, accuse le pouvoir d’être derrière ces meurtres.
Le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, a remporté 195 sièges sur 250 aux législatives, renforçant ainsi son emprise sur le pays. "Dans tous les quartiers, on va descendre dans la rue, il n’y aura pas assez de balles pour tout le monde, pas de gaz lacrymogènes, pas assez de blindés", a averti l’adversaire de Chapo à l’élection présidentielle. La contestation du scrutin et les violences qui en découlent risquent de fragiliser davantage le pays. La communauté internationale suit de près cette situation et appelle au dialogue.