L’UE, premier bailleur international du Mali, a exigé de pouvoir accéder à tous les centres de vote pour les électeurs lors de ce scrutin placé sous haute sécurité.
Les Maliens, lassés par plus de six ans de violences djihadistes et ethniques, ont témoigné une relative indifférence face au second tour de l’élection présidentielle qui se déroule ce dimanche. Plus de huit millions d’électeurs sont appelés à élire leur président lors d’un second tour placé sous haute tension. L’ouverture des 23 000 bureaux de vote est prévue entre 8h et 18h, heure locale et la publication des résultats devra se faire dans quatre ou cinq jours. Le vainqueur prendra son poste début septembre. Ibrahim Boubacar Keïta, grand favori du scrutitn, pourrait décrocher un second mandat à 73 ans. Il avait remporté 41,70 % des suffrages au premier tour, contre 17,78 % pour son opposant Soumaïla Cissé.
La tension était déjà au rendez-vous dans la nuit de samedi à dimanche avant même l’ouverture des bureaux de vote. Le camp de l’opposant Soumaïla Cissé, en lice face au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré qu’une fraude se préparait. "Cela fait trois jours qu’on apprend que des bulletins de vote circulent dans le pays", a déclaré le chef de la campagne de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé cité par 20 Minutes. Selon lui, ces bulletins devraient être sous scellés et ouverts uniquement en présence des assesseurs, des délégués et des mandataires des candidats. Trois membres d’un commando qualifié de "groupe terroriste" étaient interpellés samedi. Ces individus ont prévu des attaques ciblées à Bamako pendant le weekend.
Lors du premier tour, le 29 juillet, 871 bureaux dans le Centre et le Nord du Mali n’ont pas ouvert leurs portes à cause de violences. Pour ce second tour, la sécurité a été renforcée avec la mobilisation de 36 000 militaires maliens, soit 6 000 de plus. L’armée malienne aura de nouveau le soutien des Casques bleus de l’ONU ainsi que des forces françaises de l’opération Barkhane. L’UE, premier bailleur international du Mali, a fait une requête spéciale de pouvoir avoir un accès garanti à tous les centres de vote pour les électeurs.
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