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L’opposant Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle au République Démocratique de Congo. Un verdict contesté par une partie des opposants. Martin Fayulu dénonce de son côté un "putsch".
Dans la nuit du jeudi 10 janvier au vendredi 11 janvier, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle en RDC. "Ayant obtenu 7 051 013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57%, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Tshilombo Félix", a-t-il déclaré. Martin Fayulu quant à lui est arrivé deuxième avec 34,8%. L’ex-ministre de l’Intérieur sous sanctions de l’Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary, n’arrive qu’en troisième position avec 23,8%. Au total 21 candidats étaient en lice. Le taux de participation est de 47,46%.
Martin Fayulu, candidat de la coalition d’opposition Lamuka, a aussitôt contesté le résultat et dénoncé un "putsch électoral". Dans une interview à RFI il a dénoncé des résultats "ridicules", qui n’ont rien à voir avec la vérité des urnes. La France, pour sa part, évoque des résultats "non conformes". Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré sur CNews. "La conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications, a annoncé des résultats qui étaient totalement différents", a-t-il dit. "Monsieur Fayulu était a priori le leader sortant de ces élections", a-t-il ajouté demandant dans la foulée "de la clarté".
Dans sa première prise de parole, Félix Tshisekedi a rendu hommage au président sortant Joseph Kabila : "Aujourd’hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays". Il a également déclaré être heureux pour le peuple congolais. "Ce processus tout le monde pensait qu’il allait déboucher sur les affrontements et les violences, à l’effusion de sang”, a-t-il évoqué. Les résultats de la Céni peuvent encore faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs d’ici le 15 janvier.
Jean-Yves Le Drian sur l'élection présidentielle en RDC : "Il semble bien que les résultats proclamés ne soient pas conformes (...)" pic.twitter.com/7wkoJbbqFa
— CNEWS (@CNEWS) 10 janvier 2019