Lors d’un voyage officiel au Rwanda, Emmanuel Macron a reconnu les responsabilités de la France dans le génocide de 1994, tuant au moins 800 000 personnes dans ce pays.
Emmanuel Macron a été en déplacement au Rwanda les 27 et 28 mai. Selon le journal Le Figaro, les déclarations du chef de l’Etat, concernant le génocide de 1994 dans ce pays, ont été très attendues.
Lors de son discours au Mémorial du génocide à Kigali, le président français a annoncé "je viens reconnaître notre responsabilité". Toutefois, il a indiqué que la France n’a pas été complice dans ce drame qui a fait au moins 800 000 victimes, notamment dans la minorité tutsi.
Ces déclarations n’ont pas fait l’unanimité, puisque des gens ont espéré que la France présente ses excuses.
Lors d’un entretien aux médias France Inter et AFP, cités par France Info, Paul Kagame a réagi. "C’est un grand pas, nous devons l’accepter", a-t-il indiqué. Selon ses dires, cela ne répond pas à toutes les questions que les gens se posent. Il a aussi estimé que les survivants ont le droit de contester, de critiquer, car leurs vies ont été brisées au-delà de l’imaginable.
Toutefois, il n’y a pas, d’après lui, de solution miracle, quelque chose qui viendra tout régler. "Il y a des gens qui diront toujours ’ce n’est pas suffisant’ et ils ont le droit de le penser et de le dire", a expliqué le chef d’Etat rwandais qui juge "très important de répondre à toutes les responsabilités".
A cette occasion, le chef de l’Etat rwandais a salué "un grand pas en avant". Il a par ailleurs, précisé l’importance d’aller de l’avant, vers des pas additionnels lorsque ce sera possible.
Paul Kagame a également félicité les promesses d’Emmanuel Macron qui s’est engagé à tout faire pour que les génocidaires soient jugés. Selon lui, la seule chose que l’on demande, c’est simplement la justice, et si justice est faite en France, "j’en serai heureux".
"Je n’insiste pas sur la forme, j’insiste sur le fait que ces gens, qui ont commis des crimes graves, doivent être tenus responsables d’une manière ou d’une autre. C’est le seul point important", a-t-il martelé. Pour le président du Rwanda, cette étape pose les fondations d’une relation meilleure et plus profonde entre les deux pays.
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