Des combattants présumés de l’EI en Afrique de l’Ouest auraient pris en otages de nombreux civils, selon des sources locales et sécuritaires ce mercredi 19 août. Ces gens venaient de regagner leur foyer après avoir vécu pendant deux ans dans un camp à cause des violences.
Mardi 18 août, "des terroristes d’Iswap ont pris le contrôle de Kukawa", une ville au nord-est du Nigeria, a affirmé Babakura Kolo, chef d’une milice civile. Il a ajouté que ces combattants de l’Etat Islamique (EI) auraient pris une centaine de civils en otages. Or, ces habitants de Kukawa venaient à peine de retourner dans leur foyer après avoir passé une longue période dans un camp à cause des violences ravageant la région du lac Tchad.
Un chef local faisait partie de ces otages, mais était parvenu à prendre la fuite. Gardant l’anonymat, ce leader communautaire a confié qu’ils étaient rentrés il y a un peu plus de deux semaines dans l’espoir de pouvoir enfin cultiver leurs terres. Mais à peine arrivés au sein de leur foyer, ils ont fini "aussitôt entre les mains des insurgés". L’attaque a été confirmée par une source sécuritaire à l’AFP. Celle-ci a indiqué que des avions de combat ont été déployés pour "s’occuper de la situation".
La ville de Kukawa se situe sur les pourtours du lac Tchad, qui est une zone contrôlée par le groupe Iswap. Plusieurs attaques, notamment contre l’armée nigériane, ont été menées par ce groupe affilié à l’Etat Islamique. Comme ils contrôlent aussi des villes moyennes et des villages, des civils vivent sous leur emprise. Depuis 2009, plus de 36 000 personnes ont été abattues dans les violences au Nigeria, rapportent les médias. Ils sont par ailleurs plus de deux millions toujours loin de leur foyer.