Ibrahim Mansur/AP/SIPA
Les ferrailleurs sont souvent la cible des djihadistes au Nigéria et sont accusés de fournir des renseignements aux autorités sur les mouvements des militants dans la région.
Cette scène de tuerie au Nigeria intervient quelques jours après le massacre dans une église. Au moins 23 personnes ont été tuées dans le nord-est du pays lors d’une attaque perpétrée par des militants soupçonnés d’appartenir au groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Les victimes qui faisaient partie d’un groupe d’une cinquantaine de ferrailleurs étaient en route vers le village de Magdala, dans le district de Dikwa, dans l’est de l’État de Borno, à une vingtaine de kilomètres de la frontière tchadienne. "Pour le moment, 23 corps ont été retrouvés, tous massacrés par les terroristes", a déclaré Babakura Kolo, le chef d’une milice d’auto-défense locale. "Trois personnes ont réussi à revenir à Dikwa, mais on ignore tout du sort de la vingtaine d’autres ferrailleurs", a-t-il ajouté sur les propos repris par Le Figaro. Un autre milicien a confirmé le bilan de 23 morts en soulignant que les recherches étaient en cours.
Les djihadistes reprochent souvent à ces ferrailleurs de renseigner les autorités sur les mouvements des militants dans la région. En effet, ils se déplacent beaucoup d’un endroit à un autre à la recherche de métaux de récupération. Fin avril, des militants présumés de l’Iswap ont déjà abattu une trentaine de ferrailleurs dans le village de Mudu, dans le même district. D’après l’état-major militaire, l’armée nigériane a multiplié ses opérations terrestres et aériennes contre les militants de l’Iswap et de Boko Haram. Le plan a porté ses fruits et plusieurs de leurs commandants ont été tués, a renchéri la même source. Près de 40 000 personnes ont perdu la vie à la suite des violences liées au djihadisme apparu en 2009 dans le nord-est du Nigeria. Parallèlement, deux millions d’autres étaient contraints de quitter leur foyer, rapporte l’ONU.
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