Face au coup d’état au Niger depuis la destitution du président Mohamed Bazoum, la Russie a exhorté "un rétablissement au plus vite de la légalité dans le pays" et "à la retenue".
Le Niger fait face à une crise politique suite au coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a alors fixé un ultimatum à la junte militaire pour un retour complet à l’ordre constitutionnel en soulignant qu’un recours à la force n’es pas écarté. Cependant, les voisins du Niger, le Burkina Faso et le Mali, tous deux dirigés par des militaires, ont pointé du doigt l’éventualité d’une intervention militaire au Niger pour rétablir le président renversé. Dans un communiqué commun, ils ont averti que cela serait considéré comme une déclaration de guerre à leurs deux pays et pourraient entraîner leur retrait de la Cédéao ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger, rapporte 20 Minutes.
Cette mise en garde survient au lendemain de la menace d’usage de "la force" proférée par les dirigeants ouest-africains, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France. Le gouvernement guinéen, issu également d’un coup d’État, s’est également opposé aux sanctions préconisées par la Cédéao, y compris une intervention militaire, les qualifiant d’illégitimes et d’inhumaines. Dimanche dernier au Nigeria, les dirigeants de la Cédéao ont également décidé de "suspendre toutes les transactions commerciales et financières" entre ses États membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d’État.
Face à ces pressions internationales, les auteurs du coup d’État sont sous pression pour rétablir rapidement l’ordre constitutionnel. Le Niger est un acteur essentiel dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la région du Sahel, où la France et les États-Unis déploient respectivement 1 500 et 1 100 soldats pour combattre le terrorisme. La France, un fervent soutien du président Bazoum, est également au centre des critiques des militaires ayant mené le coup d’État, lesquels l’ont accusée de vouloir intervenir militairement, accusation démentie par la diplomatie française. En plus des tensions internes et des pressions extérieures, la Russie a également exprimé son inquiétude et a appelé au rétablissement rapide de la légalité dans le pays et à la retenue.