L’épidémie de mpox qui sévit en République démocratique du Congo depuis plusieurs mois se heurte à un obstacle majeur : la méfiance de la population envers la vaccination.
Malgré l’urgence sanitaire, la RDC, épicentre de l’épidémie de mpox, peine à convaincre les Congolais de Kivu de se faire vacciner. Cette défiance, alimentée par des facteurs historiques, culturels et liés à l’expérience de la pandémie de Covid-19, met en péril les efforts de lutte contre cette maladie infectieuse.
Les raisons de cette méfiance sont multiples. Certaines sont liées à un héritage historique, avec des expériences passées qui ont érodé la confiance dans les systèmes de santé. D’autres sont liées à des craintes spécifiques, comme les effets secondaires potentiels des vaccins ou leur origine géographique.
Aline Kasoki, habitante du Kivu, exprime bien ses inquiétudes : "J’avais été vaccinée contre Ebola en 2018. Je ne peux plus me faire vacciner contre le Mpox. J’ai tellement peur des effets secondaires que peuvent entraîner tous ces vaccins dans mon corps. Je ne sais pas d’où viennent ces vaccins."
La pandémie de Covid-19 a exacerbé les doutes. De nombreux Congolais ont choisi de ne pas se faire vacciner contre le SARS-CoV-2, alimentant un climat général de méfiance. Cette expérience a laissé des traces et influence désormais les comportements face à d’autres maladies, comme la variole du singe.
Sensibiliser les populations aux enjeux de la vaccination dans un contexte de crise sanitaire et de méfiance généralisée est un défi majeur. Les équipes de santé rencontrent de nombreuses difficultés, notamment dans les zones de conflit où les populations sont déplacées et les infrastructures sanitaires fragiles.
Une couverture vaccinale insuffisante a des conséquences directes sur la santé publique. Elle risque de prolonger l’épidémie, d’augmenter le nombre de cas et de décès, et de mettre en danger les populations les plus vulnérables.