Le Mercredi 20 septembre, deux journalistes français ont été expulsés du Maroc alors qu’ils travaillaient sur un article portant sur les autorités et le système sécuritaire du pays.
Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été appréhendés dans la nuit du mardi au mercredi dans leur hôtel à Casablanca, sans explication, comme l’a déclaré Müller.
Ils ont été escortés à l’aéroport de la ville par une dizaine d’hommes en civil, où ils ont été maintenus pendant plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire avant d’être expulsés. Les autorités marocaines n’ont pas émis de commentaires immédiats en réponse aux sollicitations de l’AFP.
Pendant une période de cinq jours, les deux journalistes ont notamment enquêté sur le roi Mohamed VI et ont eu des rencontres avec des "personnalités marocaines sous surveillance", selon les dires de Quentin Müller à l’AFP. "C’est la seule explication à notre arrestation, c’est clairement d’ordre politique", a-t-il affirmé, qualifiant cette arrestation de "purement politique". Reporters sans frontières (RSF) a condamné vigoureusement cette expulsion, la qualifiant de "violation brutale et inadmissible de la liberté de la presse".
Ces expulsions surviennent dans un contexte de tensions dans les relations entre le Maroc et la France, exacerbées après le séisme qui a secoué la région de Marrakech le 8 septembre. Depuis cet événement, des commentateurs marocains ont vivement critiqué la couverture médiatique du tremblement de terre par les médias français, la jugeant partiale et orientée contre le roi Mohamed VI.
Mercredi, le Conseil national de la presse (CNP) a annoncé avoir déposé une plainte auprès du Conseil de déontologie journalistique et de médiation français (CDJM) concernant des publications parues dans les journaux Charlie Hebdo et Libération. Le CNP a dénoncé ces "violations" comme faisant partie d’une série d’attaques de plusieurs médias français contre le Maroc et ses institutions, après que les autorités marocaines ont rejeté l’aide proposée par la France à la suite du séisme.