Hajar Raissouni, une jeune journaliste marocaine de 28 ans, est accusée d’avortement illégal et de "débauche" (sexe hors mariage).
A sa sortie d’un cabinet médical de Rabat, le 31 août dernier, Hajar Raissouni a été interpellée par la police. Son procès pour avortement illégal et "débauche" débutera, lundi 9 septembre. Le fiancé de cette journaliste du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum a aussi été interpellé ainsi que le médecin traitant, un infirmier et une secrétaire, rapporte 20 Minutes.
Des mouvements féministes et des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International et Human Rights Watch ont réagi à cet incident en appelant à libérer la journaliste.
De leur côté, des journalistes ont signé une pétition dénonçant les "campagnes diffamatoires" à l’encontre de leur consœur. Cette pétition de solidarité a collecté quelque 150 signatures.
Cette affaire judiciaire a été très commentée dans les médias et sur les réseaux sociaux, elle a créé des débats sur le respect des libertés individuelles au Maroc. La question du respect de la vie privée, du droit des femmes à disposer de leur corps, de la liberté des mœurs ou de la presse ont aussi été largement évoqué par l’opinion publique sur place.
Au Maroc, avorter est un délit passible de deux ans de prison. Le code pénal marocain sanctionne les relations sexuelles hors mariage et l’avortement lorsque la vie de la mère est hors de danger. Selon les statistiques officielles, en 2018, 14 503 Marocains ont été poursuivis pour débauche, 3 048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements.
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