Depuis octobre, les affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants, ont fait une vingtaine de victimes, en Guinée.
Lundi 13 janvier, l’opposition en Guinée a lancé une mobilisation "massive" et "illimitée" contre le projet de troisième mandat attribué au Président Alpha Condé, rapporte Le Figaro. Cette contestation intensifiée a fait un nouveau mort, selon les sources gouvernementale et hospitalière. Le ministère de la Sécurité a indiqué que la personne, nommée Souleymane Barry, est la troisième victime tuée par balle, depuis lundi.
D’après les informations du ministère, au moins 23 civils et un gendarme sont décédés, depuis le début d’une protestation, durement réprimée par les services de sécurité.
Ce mouvement a commencé mi-octobre quand un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, a fait descendre dans la rue des dizaines ou des centaines de milliers de Guinéens. Ces derniers ont dénoncé le projet d’une troisième candidature du Président Alpha Condé alors que la constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Pourtant, à 81 ans, le chef de l’Etat guinéen a annoncé, en décembre qu’il comptait soumettre un projet de nouvelle constitution.
Depuis l’intensification du mouvement, lundi, le pays est le théâtre d’affrontements violents entre protestataires et forces de sécurité. Des saccages de locaux de la police ou de la gendarmerie ou d’attaques contre des bâtiments officiels, ont été constatés, a rapporté les autorités, des témoins et les médias.
Dans un communiqué, le ministère a indiqué que mardi 14 janvier, les manifestants ont attaqué la préfecture, le cantonnement de forces de sécurité, le siège d’une commission électorale et celui du parti présidentiel à Labé (nord). Par ailleurs, un responsable de l’hôpital a indiqué que l’établissement avait "enregistré un mort et 3 blessés, tous par balles". Ce décès a été confirmé par le ministère.
A Pita, (200 km de Conakry), la gendarmerie et le commissariat de police ont été attaqués à coups de pierres, saccagés et incendiés, selon toujours le ministère. Un témoin a confié à l’AFP que plusieurs centaines de manifestants "en ont profité pour dérober des armes et des vivres, dont des sacs de riz".
A Lelouma (nord), un policier a été blessé par balle et deux responsables de la police et de la gendarmerie, blessés par des jets de pierres. Un correspondant de l’AFP a également, rapporté que des heurts ont, à nouveau, opposé manifestants et forces de l’ordre, dans la capitale Conakry. Toutefois, l’activité quotidienne qui avait pratiquement cessé lundi dans les écoles, les banques et les stations essence, a timidement repris.
Face à cette situation en Guinée, les défenseurs des droits humains dénoncent l’usage excessif de la force par les services de sécurité, des arrestations arbitraires et l’impunité des policiers et des gendarmes.
De son côté, le gouvernement s’est posé en garant de l’ordre public et de l’activité économique. Il met en cause des fauteurs de troubles et a dénoncé "ces actes de violence gratuite, d’incivisme, de vandalisme". Il a également exprimé "son engagement et sa détermination à préserver l’ordre public sur toute l’étendue du territoire", dans un communiqué.
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