Accusé à tort par une foule en colère de pyromanie en Kabylie, Djamel Ben Ismaïl a été lynché et brûlé en août 2021. Un an après, un tribunal algérien a condamné plus de 70 personnes à la peine capitale.
Après un premier renvoi, le procès des auteurs présumés de l’assassinat de Djamel Bens Ismail s’est ouvert le 15 novembre devant le tribunal criminel de Dar El Beida à Alger. En tout, 95 accusés en détention, 8 en liberté et 7 encore en fuite ont été jugés.
Ils sont accusés non seulement d’homicide volontaire avec préméditation mais aussi de "torture, mutilation et immolation d’un cadavre, attroupement armé, création et appartenance à une organisation terroriste dans le but de commettre des actes terroristes, mise à feu de biens d’autrui, incendie volontaire d’espaces agricoles ayant conduit à la mort de plusieurs personnes, complicité dans l’homicide volontaire".
Selon les informations relayées par Le Parisien, la peine capitale a été requise, samedi, contre plus de 70 accusés. Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison à l’encontre de 25 autres accusés jugés pour des faits délictuels notamment "attroupement armé, outrage à corps constitue et diffusion de photos et vidéos visant à semer le trouble".
Les faits remontent au 11 août 2021, au cours des incendies qui ont ravagé plusieurs régions de la haute Kabylie. Djamel Bens Ismail, un jeune de Miliana (Ain Defla), venu pour aider la population locale dans la lutte contre les incendies, a été pris pour un pyromane.
Remis dans un premier temps à la police, il sera extirpé des mains des forces de l’ordre par une foule en furie. Djamel Bens Ismail est lynché à mort sur la place publique, avant d’être brûlé. Toutes les péripéties de ce drame ont été filmées par les citoyens présents sur place.