À cause des tensions grandissantes entre les deux camps rivaux en Lybie, les autorités craignent un risque d’affrontements militaires. Le conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence.
Huit ans après la chute de Mouammar Kadhafi au Lybie, la situation dans le pays présente une accalmie jusqu’ici, a rapporté 20 Minutes. En effet, les tensions ont monté dans les deux camps des autorités qui se disputent le pouvoir. A l’est, l’autorité contrôlée par l’Armée nationale libyenne ou ANL, autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar. A l’ouest, le Gouvernement d’union nationale ou GNA dirigée par le Premier ministre, Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 par un accord parrainé par l’ONU.
Et les craintes s’accroissent dans le pays actuellement, car les éléments de Khalifa Haftar s’approchent de la capitale, ils ne sont qu’à 30 km de Tripoli. D’après l’AFP, jeudi 04 avril au soir, ses forces de l’ANL ont pris position sur un barrage de sécurité à 27 km à l’entrée ouest. Équipés d’une quinzaine de pick-ups armés de canons anti-aériens au moins, des dizaines d’hommes en uniformes militaires y ont pris position sur ce "pont 27".
Et le maréchal avait donné l’ordre d’avancer. "L’heure a sonné", a-t-il formulé dans un message sonore en promettant d’épargner les civils, les institutions de l’Etat et les ressortissants étrangers.
De son côté, mercredi 3 avril soir, Fayez al-Sarraj a lui aussi ordonné ses éléments de se tenir prêts pour "faire face à toute menace". En réponse, des puissants groupes armés à l’ouest ont annoncé être prêts à "stopper l’avancée maudite des pro-Haftar". Très loyaux envers le GNA, ils ont demandé au Premier ministre de donner "des ordres sans délai". Par ailleurs, sur sa page Facebook, la Force de protection de Tripoli, une coalition de milices tripolitaines pro-GNA a lancé un appel à une opération anti-Haftar.
Ces tensions grandissantes en Lybie suscitent une très forte inquiétude dans le monde. Dans un communiqué commun, Washington, Paris, Londres, Rome et Abou Dhabi ont appelé jeudi "toutes les parties" libyennes à les faire baisser "immédiatement". De plus, à la demande du Royaume-Uni, une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU devrait se tenir ce vendredi 5 avril, selon des diplomates.
D’ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres est en visite en ce moment dans le pays. Devant la presse, il a lancé "un appel ferme" à la retenue, au calme et à la désescalade, à la fois militaire et politique. "Que tous les mouvements militaires s’arrêtent", a-t-il réitéré en précisant qu’il n’y a aucune solution militaire en Lybie. "La solution doit être politique", a affirmé le secrétaire général de l’ONU.