Jeudi soir, c’est avec impatience que les insurgés, rassemblés devant le siège du Conseil National de transition, ont attendu les résultats du vote de la résolution de l’ONU sur l’application de la zone d’exclusion aérienne en Libye. Cette adoption par le Conseil de sécurité, tard dans la nuit, a été saluée par des cris et des tirs de joie dans la ville de Benghazi ainsi qu’à Tripoli.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté jeudi 17 mars, tard dans la soirée, la résolution qui avait pour objet d’autoriser une intervention armée en Libye. Une fois la nouvelle annoncée en Libye, les rebelles ont fêté cette décision par des tirs de joie et des klaxons dans la ville de Benghazi.
La réaction de Tripoli n’a pas été longue, elle s’est déclarée prête à un cessez-le-feu sous quelques conditions. Le vice-ministre des Affaires étrangères libyen, Khaled Kaiim, l’a annoncé hier soir en disant que cette décision pourrait menacer l’unité de la Libye, raison pour laquelle, le pouvoir impose des conditions.
Cette résolution avait pour objet d’autoriser le recours à la force contre les troupes de Kadhafi pour protéger les civils, en cas de violation de la zone d’exclusion aérienne par l’armée de Kadhafi. Elle donne le feu vert à tous les pays membres du Conseil de sécurité de recourir à tous les moyens nécessaires le cas échéant, mais une intervention terrestre est à exclure.
10 pays sur 15 ont voté pour cette résolution et les cinq autres se sont abstenus : la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Allemagne. Le ministre allemand des Affaires étrangères avait même déclaré qu’aucun soldat allemand ne serait déployé en Libye car son pays estime qu’une intervention armée comporterait des dangers considérables. De son côté, le Canada a annoncé qu’il fournira six avions de chasse CF-18 pour la mise en œuvre de cette résolution.
Rappelons que Kadhafi avait menacé les rebelles de Benghazi d’une lourde intervention de l’armée et que les options qui s’offraient aux insurgés et aux habitants étaient, soit de s’enfuir, soit de se rendre, soit de rester cloîtrer chez eux. Mais plus tard dans la nuit, le fils de Kadhafi, Saïf el-Islam a annoncé un changement de stratégie en affirmant qu’aucune contre-offensive ne sera menée dans l’immédiat, mais que l’armée s’installera juste autour de la capitale rebelle.
Après l’adoption de la résolution, le président américain a appelé son homologue français et britannique pour discuter de la suite des mesures à prendre contre la Libye. Notons que dans cette résolution, il a également été question de renforcer les sanctions financières contre le pays comme le gel des avoirs de la Banque Centrale libyenne et de la Compagnie pétrolière.