En Libye, l’opération militaire "L’aube de l’Odyssée" en est à son quatrième jour. Les attaques de la coalition internationale continuent, mais des divergences au sein des pays de l’ONU commencent à prendre de l’ampleur. La Ligue Arabe a également émis des critiques sur les raids menés sur terre par la coalition internationale.
Depuis samedi dernier, la coalition internationale bombarde par air et par mer des zones appartenant à Kadhafi suite au vote de la résolution 1973 de l’ONU le jeudi 17 mars 2011.
Dès le commencement des interventions, certains pays occidentaux et du monde arabe ont exprimé leurs réticences. Depuis dimanche, le commandement a été confié aux Etats-Unis. Mais le Pentagone a fait savoir qu’il ne souhaitait pas conserver le pilotage des opérations. Plusieurs pays, notamment l’Italie, souhaiteraient qu’il soit confié à l’OTAN.
L’Italie avait pourtant accepté de mettre à la disposition de la coalition huit avions Tornado, mais elle semble se raviser, annonçant vouloir "vérifier soigneusement que toutes les actions entreprises sont conformes aux objectifs de la résolution".
Le premier ministre britannique David Cameron soutient également que l’OTAN est le seul habilité à coordonner les opérations. La Norvège, qui est favorable à cette intervention en Libye, a suspendu pour l’instant l’utilisation de ses six F-16 en Méditerranée jusqu’à ce que le sujet de commandement soit mis au clair.
L’Allemagne quant à elle, qui n’avait pas voté la résolution 1973 jeudi dernier, a décidé de ne pas soutenir l’opération, estimant la situation trop risquée. Cette décision a suivie le reproche de Berlin et de Rome sur la coalition, accusant cette dernière d’avoir effectué des bombardements au sol alors que cette option a été écartée de la résolution.
La Ligue arabe a également condamné les raids par terre menés par la coalition. Son secrétaire général, Amr Moussa, a même déclaré que « les frappes s’écartent du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne ».
Les Emirats Arabes ont annoncé qu’ils se focaliseront sur l’aide humanitaire. On est donc encore loin de la participation effective des pays arabes qu’avait prédite le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Pour l’instant, seul le Qatar s’est vraiment engagé.