La loi immigration qui vient d’être votée au Parlement et acceptée par le Sénat, déclenche une vive crainte à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Depuis son adoption par l’Assemblée nationale, le 19 décembre dernier, la loi immigration a provoqué des débats houleux. À des milliers de kilomètres de la France, elle est fortement redoutée. Les répercussions de ces changements sur les étudiants étrangers sont nombreuses comme le versement d’une caution. La somme doit être allouée à leur arrivée. Les conditions d’études sur le territoire français ont été renforcées.
Selon le reportage réalisé par France Info, au Sénégal, l’angoisse monte auprès de la communauté estudiantine qui souhaite continuer leur cursus universitaire en France. À l’université Cheikh Anta Diop située dans la capitale, les élèves de la faculté se retrouvent en pleine période de révisions, les examens arrivent très prochainement. Le média public a pu recueillir les avis de certains universitaires concernant cette nouvelle loi. "Il est préférable d’adoucir les lois par rapport à une immigration scientifique, pour les gens qui partent en France pour chercher de la connaissance" a plaidé Samba Ndiaye. Le jeune homme étudie l’administration publique et planche sur son master 2. Malgré l’instauration de cette loi, l’étudiant souhaite toujours finir son doctorat sur le sol français.
Thione Dieng, un étudiant qui poursuit un master de droit public, a confirmé que les dispositions à suivre pour décrocher un visa étudiant demandent beaucoup de temps et de moyens financiers. Il a déjà essuyé deux échecs, mais compte refaire une demande. "Dès que j’ai une admission, j’essaye de trouver une solution. Si je n’en trouve pas, je vais laisser comme ça."dit-il.
Pour Aloïs Diouf, en master 2, le choix est déjà fait, il souhaite terminer ses études au Sénégal. Il met en avant le coût que ça va engendrer.
"Déjà avant la loi, c’était difficile pour certains étudiants, parce que financièrement c’est compliqué de joindre les deux bouts".
Selon lui, cette loi, "c’est une manière pour la France de dire aux étudiants africains de rester chez eux et de poursuivre les études dans leur pays d’origine".