Le meurtre d’une jeune femme a relancé le débat sur l’application de la peine capitale en Tunisie. Le président Kais Saied se dit favorable à cette sanction après un meurtre.
Depuis près de trois décennies, la peine de mort fait l’objet d’un moratoire en Tunisie. Pourtant, le meurtre d’une jeune femme la semaine dernière, a relancé le débat dans le pays, rapporte Le Figaro.
Le président Kais Saied s’est dit favorable à l’application de cette peine lors d’un conseil de sécurité, lundi 28 septembre. "Quiconque tue une personne sans aucune raison mérite la peine de mort", a-t-il indiqué, selon une vidéo mise en ligne ultérieurement par la présidence tunisienne. Il a indiqué fournir toutes les conditions de légitime défense. "Mais s’il est prouvé qu’il a tué une ou plusieurs personnes, je ne pense pas que la solution soit (...) de ne pas appliquer la peine de mort", a ajouté le président en allusion au meurtrier présumé.
Rahma, 29 ans, disparue à la sortie de son travail, a été retrouvée morte près de l’autoroute entre la capitale Tunis et le quartier résidentiel de la Marsa. Les forces de l’ordre ont rapidement arrêté un suspect qui a fait des aveux, affirmant l’avoir tuée avant de voler son téléphone, selon le ministère de l’Intérieur. Ce suspect avait déjà bénéficié d’un non-lieu dans une précédente affaire de meurtre, a informé le ministère tunisien de la Justice. "Chaque société a ses choix, nous avons nos principes, et le texte est là", a renchéri le président, en référence à l’article 7 du Code pénal qui prévoit la peine capitale par pendaison.
Cette annonce a été très commentée sur les réseaux sociaux. Des ONG comme la Ligue des droits de l’Homme ont rappelé que la peine de mort était une atteinte aux droits qui n’avait pas de vertu préventive. La Constitution tunisienne adoptée en 2014 et internationalement saluée, trois ans après la révolution, consacre le "droit à la vie" mais n’a pas aboli la peine de mort.
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