L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, accompagné de son épouse Simone, a quitté mardi soir la Côte d’Ivoire et il était attendu dans la nuit aux Pays-Bas dans le cadre de son extradition devant la Cour pénale internationale (CPI). Il est le premier ex-chef d’Etat à comparaître devant la CPI.
Selon des sources proches du dossier, son avion a atterri ce matin à l’aéroport de Rotterdam, dans l’ouest des Pays-Bas. Le transfert de Laurent Gbagbo a été rapide. L’ancien chef d’Etat est poursuivi pour " crimes contre l’humanité " suite aux violences post-électorales meurtrières qui se sont produites dans son pays il y a près de huit mois alors qu’il refusait de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat à comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI). Cette juridiction créée en 2002 est le premier tribunal international permanent chargé de juger des auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
L’extradition de l’ex-président ivoirien intervient à la suite de la crise post électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3.000 morts.
Dès sa descente d’avion, Laurent Gbagbo, en compagnie de son épouse Simone, devait être remis aux autorités néerlandaises chargées de son transfert jusqu’au centre de détention de la CPI à Schveningen, un quartier balnéaire de La Haye.
Selon un communiqué du parquet ivoirien, l’ancien chef de l’Etat a été extradé en application d’un mandat d’arrêt mis par les juges de la CPI le 23 novembre dernier. "En exécution de ce mandat d’arrêt, M. Laurent Gbagbo a été transféré, a-t-on indiqué sur la chaîne de télévision publique de la Côte d’Ivoire.
A la demande d’Alassane Ouattara, la CPI a mené depuis octobre sa propre enquête sur des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la crise post-électorale. Un conflit né du refus de Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010.
Selon Me Lucie Bourthoumieux, l’une des avocates de Laurent Gbagbo, le mandat d’arrêt de la CPI est "illégal" et qu’il ne fait qu’"exacerber les antagonismes entre toutes les parties".
Laurent Gbagbo et son épouse Simone, ont été arrétés le 11 avril à Abidjan. Il a ensuite été détenu à Korhogo, fief de son rival, jusqu’à son extradition vers La Haye. L’ancien couple présidentiel a déjà été condamné par la justice ivoirienne pour des " crimes économiques ".