Plus d’un an après son acquittement en 2019, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, est autorisé à quitter la Belgique sous certaines conditions.
La CPI (Cour pénale internationale) a autorisé, jeudi 28 mai, l’ancien président ivoirien de 74 ans, Laurent Gbagbo à quitter la Belgique, indique 20 Minutes. Cette décision a été prise à environ un an après son acquittement en 2019 d’accusations de crimes contre l’humanité. Toutefois, il ne s’agit pas d’une victoire totale pour l’ex-président, car les juges ont rejeté sa demande de mise en liberté sans condition. Ils ont mis des mesures accompagnant cette autorisation. Ainsi, tout pays dans lequel il souhaitera se rendre devra notamment accepter au préalable de le recevoir, a annoncé un porte-parole de la Cour de La Haye. Pour le moment donc, un éventuel retour en Côte d’Ivoire reste incertain alors que le Front populaire ivoirien ou FPI (le parti qu’il a fondé) prépare les prochaines élections.
Cette nouvelle a réjoui les partisans de Laurent Gbagbo. "Nous sommes contents, c’était important que ces restrictions soient levées", a réagi Franck Anderson Kouassi, le porte-parole du FPI. Selon lui, son retour au pays est maintenant attendu, "on va l’accueillir". Henri Konan Bédié, chef du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), également ancien président, a estimé de son côté que cette décision est un moment de bonheur pour la majorité des Ivoiriens.
Rappelons que Laurent Gbagbo était accusé de crimes commis entre 2010 et 2011, tuant quelque 3 000 personnes en cinq mois. Après plus de sept ans passés en détention à La Haye, il a été reconnu non coupable en janvier 2019. Avec son co-accusé Charles Blé Goudé (ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens), ils ont été libérés sous conditions en février de la même année. Ainsi, ils étaient obligés de résider dans un Etat membre de la CPI, disposé à les accueillir en attendant le procès en appel.
Depuis, Laurent Gbagbo vit à Bruxelles, tandis que Charles Blé Goudé est resté à La Haye. Après la décision de la justice, ce dernier s’est dit content de retrouver sa liberté de mouvement. D’après lui, le chemin de la justice et de la vérité est long et lent.
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