La "nouvelle" Libye sera régie par la charia qui autorise la polygamie et annule le droit au divorce. C’est ce que le président du conseil national de transition (CNT), Mustapha Abdel Jalil a annoncé dimanche à Benghazi. Par cette déclaration, il marque une rupture avec l’époque Kadhafi pendant laquelle le nombre d’épouses était limité.
"En tant que pays islamique, nous avons adopté la charia (la loi islamique), comme loi essentielle et toute loi qui violera la charia sera légalement nulle et non avenue", a déclaré Mustapha Abdel Jalil, président du Conseil national de transition en Libye dimanche lors de la proclamation de la liberté de son pays.
Ainsi, les libyens n’auront plus le droit de divorcer et la polygamie sera autorisée. Le dirigeant du nouveau régime a souligné que cette loi (sous l’ère de Kadhafi dont les dispositions limitent le nombre d’épouses) est "contraire à la charia et elle n’est plus en vigueur". Il a aussi insisté sur le fait que l’islam devient la base de législation dans la "nouvelle" Libye. "Nous sommes un pays islamique. L’islam sera au cœur de notre gouvernement", a-t-il soutenu.
En outre, des banques islamiques seront ouvertes en Libye et, suivant les dispositions de la charia, elles ne permettront pas de toucher des intérêts. "Il y a de bonnes intentions derrière la régulation de la loi sur les banques. Nous cherchons en particulier à établir des banques islamiques qui (...) interdiront l’usure dans l’avenir, selon la tradition islamique.", a expliqué Mustapha Abdel Jalil. "Nous n’accepterons aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche. Nous sommes un peuple musulman, à l’islam modéré et nous allons rester sur cette voie.", a-t-il ajouté.
Face à cette déclaration, la France se dit vigilante par rapport au respect du droit de l’Homme en Libye, notamment du respect de l’égalité entre homme et femme. "Nous serons vigilants sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, notamment la diversité culturelle et religieuse et l’égalité des hommes et des femmes auxquels la France est indéfectiblement attachée", a annoncé Bernard Valero, porte parole du Quai d’Orsay lundi.
De son côté, Mustapha Abdel Jalil a tenté de rassurer la communauté internationale en indiquant que les libyens sont des musulmans modérés.