De retour d’une mission de médiation en Côte d’Ivoire, le premier ministre kényan Raila Odinga qui fait office d’émissaire de l’Union africaine, a fait savoir que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara avaient "accepté de se rencontrer pour un face-à-face" sous "certaines conditions". Une déclaration aussitôt démentie par le clan Ouattara.
"C’est totalement faux. Cette proposition a été faite par Odinga et nous l’avons totalement rejetée", a déclaré Ali Coulibaly, conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara.
"Nous ne sommes pas contents" de cette déclaration et "nous la démentons totalement", a-t-il poursuivi, soulignant que M. Ouattara maintient sa position selon laquelle "il est le seul président légitime de Côte d’Ivoire et que Laurent Gbagbo doit partir".
La Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), par la voix de son président, Goodluck Jonathan avait averti dès ce matin que la mission de médiation de ce lundi 3 janvier n’avait donné lieu à aucun progrès tangible.
"Il y a toujours une impasse", a déclaré le président nigérian Goodluck Jonathan. En clair, la "troïka africaine" dépêchée en Côte d’Ivoire hier n’a pas réussi à convaincre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir.
De son côté, le premier ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro, multiplie les appels à faire usage de la force pour faire plier Laurent Gbagbo.
Intervenu sur Europe 1 ce mardi 4 janvier, le ministre français de la Défense Alain Juppé a réaffirmé que la France ne prendra pas d’initiative d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire.
"Nos troupes ne sont là-bas que dans le cadre des Nations unies. Le seul cas évidemment où nous interviendrions, c’est si nos nationaux – ils sont nombreux, plus de 15 000 – étaient menacés de quelque manière que ce soit", a-t-il indiqué.
"Je sais que la Cedeao, c’est-à-dire les voisins de la Côte d’Ivoire, y réfléchissent. Je pense que c’est aux Africains de décider". "Je pense que ça leur revient et certainement pas à l’armée française", a conclu M. Juppé.
Pour sa part, les Etats-Unis travaillent en coulisse pour favoriser un départ pacifique du président autoproclamé ivoirien. Selon des sources dignes de foi, Washington envisage aujourd’hui l’accueil sur le sol américain de Laurent Gbagbo, dont les parents sont installés à Atlanta.
"Nous voulons qu’il parte. S’il veut venir ici, nous envisagerions bien sûr cette possibilité", a déclaré au journal Le Monde un diplomate américain qui a requis l’anonymat. Mais cette démarche semble vouée à l’échec car Gbagbo continue de s’accrocher au pouvoir.