C’est équipé de bouteilles d’oxygène et d’épais blousons que le
premier ministre Madhav Kumar Nepal et ses 22 ministres sont arrivés en hélicoptère sur le plateau de Kalapattar, situé sur les plus hautes montagnes du monde à trois jours de la conférence sur le climat à Copenhague. L’objectif : sensibiliser le monde au recul des glaciers et demander aux pays riches de contribuer à hauteur de 1,5% de leur Produit intérieur brut à la lutte des pays émergents contre le réchauffement climatique.
Car les glaciers de l’Himalaya n’échappent pas au recul qui touche les autres glaciers de la planète, par exemple dans les Andes ou dans les Alpes. Résultat : l’étendue des glaciers de l’Himalaya a diminué de 21% entre 1962 et aujourd’hui, passant de 2.077 km2 à 1.628 km2. Cette étude menée par l’équipe de chercheurs de Anil Kulkarni (Indian Space Research Organization) a comparé les données du plus vieux recensement glaciaire connu, qui date de 1962, avec des données satellites récentes. Les chercheurs ont ainsi étudié 466 glaciers situés dans l’Etat Indien de l’Himachal Pradesh, frontalier du Cachemire et du Tibet.
Selon ces scientifiques, les glaciers de l’Himalaya fondent à un rythme alarmant, entraînant la formation d’immenses lacs qui menacent de céder et d’inonder les villages situés en aval.
Ils estiment que les glaciers pourraient disparaître. Ces les glaciers constituent la plus grande réserve d’eau sur terre, en dehors des régions polaires et de l’Alaska, et ils alimentent sept des plus grands fleuves d’Asie. Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et les changements qu’il induit dans les moussons et les Alizés, ces glaciers diminuent à un rythme impressionnant et les scientifiques pensent qu’ils pourraient avoir disparu d’ici une ou deux générations et entraîner des phénomènes de sécheresse pouvant affecter plusieurs pays d’Asie, où quelque 1,3 million d’habitants dépendent des rivières prenant leur origine dans la chaîne de l’Himalaya.
Plus grave, en plus d’un recul global de 21% de la surface des glaciers, les glaciers se sont fragmentés, donnant naissance à un plus grand nombre de petits glaciers. Or plus leur surface est petite plus les glaciers sont sensibles aux changements climatiques.
Ainsi, dans la zone étudiée, les pertes étaient de 12% pour les plus gros glaciers mais de 38% pour les surfaces de moins d’un kilomètre carré. La fragmentation pourrait donc avoir un impact important sur l’avenir des glaciers de l’Himalaya, dont des millions de personnes dépendent pour l’approvisionnement en eau.