Les tensions se sont accrues entre Paris et Alger après les propos d’Emmanuel Macron sur les relations bilatérales.
Pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne, les avions militaires français empruntent habituellement l’espace aérien algérien, rapporte 20 Minutes.
Pourtant, dimanche 3 octobre, un porte-parole de l’état-major français a annoncé que l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. "Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français", a précisé le colonel Pascal Ianni. Cette annonce confirme ainsi, les informations révélées dans les colonnes du journal Le Figaro. Il a toutefois, souligné que l’état-major n’a reçu aucune notification officielle de cette décision.
Cette mesure a été prise dans un contexte de tensions entre Paris et Alger après les déclarations du président Emmanuel Macron évoquant notamment "un système politico-militaire" au pouvoir à Alger. Samedi, ce pays a annoncé le "rappel immédiat pour consultation de son ambassadeur à Paris", tout en rejetant catégoriquement les propos du chef de l’Etat français. Le colonel P. Ianni a cependant, souligné que cette décision perturbe très légèrement le flux de soutien. Selon ses dires, les avions doivent adapter leur plan de vol, mais cela n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignements, menées par la France au Sahel. "L’état-major français n’avait ‘pas d’inquiétude à ce stade’", a-t-il noté.
Ces derniers jours, les relations entre Paris et Alger sont fortement tendues alors qu’approche le 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et son indépendance.
Selon le journal Le Monde, une rencontre a eu lieu jeudi entre Emmanuel Macron et de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie (1954-1962). Le chef de l’Etat aurait estimé que le pays s’est construit sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire" après son indépendance en 1962. Il a également évoqué "une histoire officielle totalement réécrite qui ne s’appuie pas sur des vérités" mais sur "un discours qui repose sur une haine de la France".
> A lire aussi : Réduction de l’octroi des visas : l’Algérie convoque l’ambassadeur de France