Méthodes d’embauches trompeuses, rémunérations irrégulières et insuffisantes, pression…, un ancien salarié d’un sous-traitant de Facebook, a porté plainte, mardi, contre la maison mère du réseau social.
Meta, la maison mère de Facebook, est accusée d’"esclavage moderne" par un ancien modérateur de contenus du réseau social. La plainte a été déposée par le Sud-Africain Daniel Motaung. Il y développe les conditions de travail "indignes" et les méthodes d’embauche trompeuses du groupe. Le plaignant évoque notamment des conditions de travail "indignes", des méthodes d’embauches trompeuses et des rémunérations irrégulières et insuffisantes. Dans la foulée, il dénonce le manque de soutien psychologique, la pression du rendement sans compter les atteintes à la vie privée et à la dignité, en violation de la constitution au Kenya.
Comme le rapporte BFMTV, Daniel Motaung était un employé de Sama, un sous-traitant de Meta chargé de la modération des contenus sur Facebook pour des pays d’Afrique de l’Est et du Sud. "La première vidéo que j’ai vue, c’était une décapitation en direct", a déclaré le plaignant mardi lors d’une conférence de presse organisée par le "Real Facebook oversight board", une association anti-Facebook. L’homme a dit souffrir d’un syndrome post-traumatique après cette vision de l’horreur. Interrogé au sujet de cette affaire, un porte-parole de Meta a confié qu’ils exigent de leurs partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie. "Nous encourageons les modérateurs à parler des problèmes quand ils surviennent et nous menons régulièrement des audits indépendants pour nous nous assurer que nos partenaires respectent des standards élevés, conformes à nos attentes", a-t-il ajouté.
Les employés recrutés par Sama, le sous-traitant de Meta, ignorent quel sera leur travail, ont affirmé Daniel Motaung et ses avocats. Les salariés sont uniquement informés qu’ils seront chargés de "tâches administratives". D’après la plainte, les candidats sont sélectionnés en fonction de leurs origines modestes sous prétexte qu’ils sortiront de la pauvreté. Ils proviennent également de différents pays pour pouvoir comprendre les différentes langues parlées sur le continent et donc sur Facebook. Meta et Sama "recrutent les modérateurs via des méthodes frauduleuses et trompeuses, relevant de l’abus de pouvoir, exploitant la vulnérabilité des candidats jeunes, pauvres et désespérés", ont souligné les avocats dans le document judiciaire. A leur avis, les employés ont été victimes de trafics d’êtres humains selon une forme moderne d’esclavage interdite par l’article 30 de la Constitution.
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