Au Tchad, Human Rights Watch (HRW) a accusé l’armée d’avoir tué 13 personnes, dont un enfant à la suite d’un différend entre deux communautés.
Des Ouaddaïens, autochtones, ont manifesté le 24 janvier à Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, dans l’est de Tchad, rapporte Le Figaro.
Ils ont protesté contre l’investiture d’un élu, issu de la communauté arabe dans un lieu traditionnellement réservé à leur sultan.
Les forces de sécurité tirant à "balles réelles" ont violemment dispersé des milliers de manifestants pacifiques tandis que des "soldats" ont tué au moins trois personnes, dont un garçon de 12 ans.
Ces terribles faits ont été mentionnés par Human Rights Watch (HRW) mercredi 9 mars dans un communiqué conjoint avec la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme (CTDDH).
Outre les personnes décédées, l’armée a aussi blessé 80 personnes et en a arrêté 212 autres ce même jour. Certaines d’entre elles ont été détenues dans des conditions inhumaines jusqu’à cinq jours avant d’être relâchées sans inculpation, selon HWR.
Selon l’ONG, pendant l’enterrement des victimes, des soldats ont de nouveau tiré à balles réelles sans discernement faisant 10 morts et au moins 40 blessés le 25 janvier.
Les accusations de HWR sont fondées sur des témoignages de manifestants, de familles de victimes, de professionnels de la santé et l’examen de huit vidéos et 41 photographies. L’ONG exige "une enquête approfondie et impartiale sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurité".
De son côté, le gouvernement a réfuté ces accusations. N’Djamena Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication et porte-parole nommé par la junte militaire, a précisé à la presse française que l’armée n’a tirée sur personne. "L’armée a essayé de mettre de l’ordre dans une manifestation violente où des civils ont utilisé des armes, des personnes ont été tuées, des biens détruits. L’armée a réagi de façon proportionnée", a-t-il assuré.
Selon ses dires, une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités, HRW serait bien inspirée d’en attendre le résultat (...), l’armée n’a tué personne.
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