Lors du début d’une grève générale illimitée fortement suivie en Guinée le lundi 26 février, deux jeunes ont été victimes de tirs de balles. Ces événements surviennent dans un contexte où les autorités militaires en place depuis 2021 répriment sévèrement toute manifestation de contestation.
Une mobilisation révélatrice des tensions persistantes en Guinée s’est engagée, montrant le rapport de force entre les syndicats, soutenus par les principaux partis politiques et des organisations civiles, et la junte militaire qui réprime toute opposition et cherche à faire taire les critiques. Lancée dans un climat de tension sociale croissante et l’absence de gouvernement depuis la dissolution inattendue de la junte, la grève exige la baisse des prix des denrées essentielles, la fin de la censure médiatique et la libération d’un syndicaliste de presse. Les activités à Conakry, la capitale, étaient fortement perturbées, avec une ville presque déserte et des services publics limités, rapportent les médias francophones comme TV5Monde.
Dans certains quartiers périphériques de la capitale, des affrontements sporadiques ont opposé forces de sécurité et manifestants. Deux jeunes hommes ont été abattus par balles. Les proches des victimes expriment leur désarroi, accusant le régime du général Doumbouya, alors que les autorités n’ont pas encore confirmé ces décès.
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La junte militaire au pouvoir a intensifié ses mesures contre les médias en retirant certaines chaînes de télévision des principaux bouquets de diffusion et en perturbant des fréquences radio, suscitant des manifestations de colère, notamment de la part des journalistes. Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, a été condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis, vendredi dernier.
Les syndicats réclament sa libération et ont dénoncé la rapidité inhabituelle du procès en appel, qui s’est déroulé mercredi. La junte, sous pression internationale, a annoncé son intention de céder le pouvoir à des civils élus d’ici fin 2024.
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