Deux semaines après le coup d’État militaire au Gabon qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, son fils et plusieurs proches de l’ancien président ont été incarcérés et mis en examen, notamment pour "haute trahison" et "corruption active".
Le fils aîné d’Ali Bongo, Jessye Ella Ekogha, qui avait occupé le poste de porte-parole de la présidence, ainsi que quatre autres individus, ont été mis en examen mardi et placés en détention provisoire, a annoncé le procureur de Libreville, la capitale du Gabon.
Le 30 août, moins d’une heure après l’annonce en pleine nuit de la réélection d’Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 et accusé de fraudes massives, les militaires, dirigés par le général Brice Oligui Nguema, ont renversé le président en exercice, dénonçant notamment des "détournements massifs" de fonds publics sous son régime.
Le jour même du coup d’État, les militaires avaient arrêté l’un des fils de l’ancien président, ainsi que cinq autres jeunes hauts responsables du cabinet de l’ex-président et de son épouse, Sylvia Bongo Valentin. Les perquisitions à leurs domiciles, largement diffusées par la télévision d’État, montraient des valises, des malles et des sacs débordant de billets de banque.
Sylvia Bongo Valentin est actuellement en résidence surveillée à Libreville "pour sa protection", selon la présidence, mais ses avocats affirment qu’elle est détenue de manière arbitraire.
Quant à Ali Bongo, il avait d’abord été en résidence surveillée à Libreville pendant quelques jours après le putsch, mais il jouit actuellement d’une liberté de mouvement et a la possibilité de se rendre à l’étranger, selon les déclarations du général Oligui le 6 septembre.