Des chercheurs ont estimé que d’ici 2030, l’Afrique sera l’origine de la moitié de la pollution mondiale.
Un séminaire sur la qualité de l’air dans quelques villes d’Afrique a été organisé, fin novembre, à Paris. Il rendait compte, notamment, d’une étude menée en 2016, le programme DACCIWA (Dynamics-Aerosol-Chemistry-Cloud interactions in West Africa), rapporte France Info. Pour mieux comprendre les impacts de la pollution en Afrique de l’Ouest, pas moins de 16 partenaires scientifiques se sont donné la main. Ils ont étudié les grandes villes côtières du golfe de Guinée, qui sont aussi souvent des ports importants.
Pour bien mener cette étude, des moyens très importants ont été mis en œuvre, notamment trois avions de recherche, pour suivre la pollution de l’air. Par ailleurs, trois sites d’études au sol ont été installés au Ghana, Bénin, Nigeria. D’une façon continue, ils ont mesuré la formation des nuages et leur dissipation en traquant les particules fines contenues dans l’air. Ce projet a été financé par l’Union européenne, à hauteur de 8,75 millions d’euros.
Les résultats de l’étude ont montré une forte concentration de dioxyde d’azote et de dioxyde de soufre dans l’air de ces villes. Pour Abidjan, trois grandes causes de pollution ont été évoquées et la circulation se trouve au cœur du problème, mais elle n’est pas la principale cause.
En effet, des chercheurs ont été très étonnés lorsqu’ils ont découvert qu’au premier rang, se trouvent les feux domestiques, c’est-à-dire l’utilisation du bois ou du charbon de bois pour la cuisson. En deuxième place se trouve les pratiques d’incinération non contrôlée et des décharges à ciel ouvert. La circulation automobile cumule plusieurs problèmes à savoir la congestion du trafic, l’utilisation de vieux véhicules et d’essence soufrée.
Cette pollution a plusieurs impacts sur la santé de la population. Selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), une hausse de 36% de décès prématurés a été constatée, en Afrique, entre 1990 et 2013. La pollution atmosphérique est à l’origine de cette augmentation.
L’étude d’Abidjan a permis de montrer une corrélation significative entre les visites à l’hôpital de la population et les concentrations de particules fines. La fréquence est plus élevée pour les enfants, particulièrement présents sur les sites des décharges, tandis que pour les femmes, le risque se situe surtout en cuisine.
Outre ces trois raisons, les spécialistes ont également indiqué la présence de la pollution industrielle. L’Afrique est ainsi un pollueur majeur, et d’ici à 2030, le continent pourrait représenter la moitié des émissions de pollution dans le monde.
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