La justice égyptienne a condamné lundi à la peine capitale huit dirigeants des Frères musulmans, parmi lesquels leur guide suprême Mohammed Badie. Ils étaient accusés de violences survenues en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.
Un tribunal spécial du Caire, en Egypte, a rendu lundi son verdict concernant huit dirigeants des Frères musulmans, y compris leur chef spirituel, Mohamed Badie. Ils ont été condamnés à mort pour leur implication présumée dans des violences survenues en 2013 après la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi par le dirigeant actuel Abdel Fattah al-Sissi.
La Cour suprême d’urgence de la Sûreté de l’État a prononcé la peine capitale pour Mohamed Badie (80 ans), ainsi que pour d’autres personnalités du mouvement dirigé par Mohamed Morsi, l’ancien président égyptien élu démocratiquement et décédé depuis. Parmi les condamnés figurent Mahmoud Ezzat, Mohammed El-Beltagy ou encore Safwat Hegazy. Ces membres influents de la confrérie islamiste ont déjà été jugés et condamnés dans d’autres affaires.
Depuis son accession au pouvoir, Abdel Fattah al-Sissi a mis en œuvre une répression sévère contre toute forme d’opposition, ciblant particulièrement les Frères musulmans. Fondée en 1928, la confrérie, désormais interdite dans le pays, mais ayant une influence au-delà de ses frontières, a longtemps été le principal mouvement d’opposition en Egypte. Malgré la répression constante, elle a réussi à maintenir sa présence et a même remporté les premières élections libres après le Printemps arabe de 2011.
Une violente répression a eu lieu au Caire le 13 août 2013, un mois après la destitution de Mohamed Morsi. Cela a entraîné la mort de centaines de ses partisans lors de la dispersion de leurs rassemblements. La police les accusait d’être armés. Des milliers de membres des Frères musulmans ont été, depuis, jugés et condamnés, certains à des peines de prison et d’autres à la peine capitale. Certains ont fui à l’étranger pour échapper à la persécution, tandis que d’autres dirigeants du mouvement, dont Mohamed Morsi, sont décédés en détention.