D’après un rapport d’Amnesty international, paru le mercredi 11 août, des troupes éthiopiennes et érythréennes ont violé des centaines de femmes et filles dans la région en guerre du Tigré. Outre l’esclavage sexuel, certaines ont été mutilées.
Le document a été écrit à partir d’entretiens avec une soixantaine de victimes. Le rapport documente des abus pour lesquelles des investigations ont été ouvertes par les autorités éthiopiennes. A ce jour, au moins trois soldats ont été condamnés pour viols, et 25 autres poursuivis pour "violences sexuelles et viols".
Certaines survivantes assurent avoir été violées en réunion alors qu’elles étaient prisonnières pendant des semaines, et d’autres auraient été violées devant leur famille. Pire encore, certaines affirment avoir été obligées à introduire des clous et autres objets dans leur sexe.
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Dans des propos relayés par les médias français comme France 24, la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, a déclaré que le viol et la violence sexuelle ont été utilisés "comme une arme de guerre pour infliger des dommages physiques et psychologiques durables sur les femmes et les filles au Tigré". Elle a ajouté que la gravité et l’ampleur des crimes sexuels commis sont "particulièrement choquants, passibles de crimes de guerre et possiblement de crimes contre l’humanité".
C’est au mois de novembre dernier que les affrontements ont commencé dans la région du Tigré. Cela après l’envoi de l’armée fédérale par le Premier ministre Abiy Ahmed pour la destitution des autorités régionales, qui sont issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
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