Alors que les routes pour accéder à l’une des villes les plus touchées du Mozambique viennent de se rouvrir, le pays est confronté à une "bombe à retardement".
Le cyclone Idai a fait des ravages au Mozambique. Les autorités ont fait état de plus de 700 morts. Le ministre mozambicain de l’Environnement, Celso Correia, a indiqué lundi 25 mars que ce bilan pourrait encore monter, puisque plusieurs régions restent encore isolées en raison de l’inaccessibilité des routes, comme la ville de Buzi, dans l’est du pays. Cette dernière est l’une des plus touchées par la catastrophe, note Slate Afrique.
Selon les autorités mozambicaines, Buzi est de nouveau accessible par la route pour que les milliers de rescapés puissent recevoir des nourritures, des tentes, ainsi que des médicaments.
"Cela va être beaucoup plus rapide d’acheminer l’aide après la reconstruction express de routes emportées par les eaux", s’est réjoui Saviano Abreu, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Cette réouverture d’axes routiers est essentielle. Actuellement, le défi pour les autorités et les secours mozambicains est d’éviter à tout prix la propagation d’épidémies.
Le chef de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Elhadj As Sy, a tenté lundi 25 mars de tirer la sonnette d’alarme. Il a prévenu que les rescapés du cyclone Idai sont face à une "bombe à retardement", celle du risque de maladies transmises par l’eau, comme le typhus, le choléra et le paludisme. "Le paludisme est endémique dans la région, compte tenu des eaux stagnantes, du manque d’hygiène, des corps en décomposition et de la promiscuité dans les centres d’hébergement", a-t-il ajouté.
Elhadj As Sy a souligné que le gouvernement mozambicain a identifié des cas suspects de choléra, mais il n’y a pas encore de confirmation. Il a ainsi mis en garde contre une hausse conséquente de l’épidémie de choléra après le passage du cyclone Idai. D’ailleurs, Maputo l’avait déjà jugé "inévitable" dimanche 24 mars.
Les autorités ont également fait état d’un nombre important de cas de diarrhées. "Ce n’est pas comme quand on est à la maison et qu’on a accès à de l’eau au robinet. Si vous êtes en pleine nature, c’est un vrai problème", a expliqué Sebastian Rhodes-Stampa d’Ocha.
Des milliers de sinistrés ont trouvé refuge dans l’école secondaire Samora Machel à Beira. Lundi, des employés de la Croix-Rouge ont distribué des prospectus qui expliquent comment prévenir le choléra, comme l’enfouissement des matières fécales ou le lavage des bains, etc.
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