La culture du cannabis, cultivé à des fins médicinales et industrielles, est devenue un business licite au Maroc. Il s’agit d’une avancée majeure pour les cultivateurs de "kif".
L’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis a été instaurée récemment au Maroc. Elle a tenu son premier conseil d’administration le 2 juin dernier. Cette agence a pour mission de réguler le marché du cannabis, de sa culture à son exportation, en suivant la politique de l’Etat.
Effectivement, la culture du cannabis, cultivé à des fins médicinales et industrielles, est désormais un business licite dans le pays. Les usages récréatifs de la plante, eux, restent illégaux.
Toutefois, cette décision est considérée comme une avancée majeure pour les cultivateurs, rapporte France Soir.
Le cannabis est cultivé depuis des siècles dans ce pays, mais cela a été interdit en 1954. D’après les données officielles, il ferait vivre au moins 60 000 familles qui cultivent la plante sur 55 000 hectares.
L’ONU a affirmé que le Maroc serait aujourd’hui le premier producteur mondial de résine de cannabis.
Le pays a adopté une loi autorisant "les usages licites du cannabis médical, cosmétique et industriel" il y a un an.
Cette culture pourrait entraîner une importante création d’emplois. Le gouvernement espère aussi générer des revenus d’exportation estimés à 4,2 à 6,3 milliards de dollars à l’horizon 2028. Sur le plan international, le Maroc table sur le développement soutenu du marché mondial du cannabis médical
Le journal marocain TelQuel, cité par Courrier International, rapporte que traditionnellement, les paysans revendeurs de résine aux trafiquants n’obtenaient que 4% du chiffre d’affaires réalisé par la filière clandestine. Mais, les agriculteurs devraient profiter aussi de cet encadrement du commerce licite.
Le gouvernement compte porter ce taux à 12% en mettant le rapport de forces et le pouvoir de négociation du côté des agriculteurs locaux.
Le business licite pourrait les libérer aussi de "l’emprise des trafiquants et des réseaux mafieux".
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