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Le groupe Bolloré SE est visé par une plainte déposée par onze ONG qui dénoncent des pratiques douteuses en Afrique. Elles l’accusent d’avoir obtenu des concessions grâce à des arrangements politiques.
Onze ONG engagées pour la transparence en Afrique ont porté plainte contre Bolloré SE, rapporte 20 Minutes.
Jusqu’à la cession de sa filiale Africa Logistics en 2022, le groupe a occupé une place stratégique dans le secteur des infrastructures logistiques sur le continent. Cependant, certaines concessions ont fait l’objet de pratiques jugées irrégulières.
La plainte mentionne des faits pouvant constituer des infractions pénales, tandis que d’autres ont déjà été reconnues comme telles par la justice. Les ONG dénoncent un système favorisant les intérêts privés au détriment des populations locales et réclament l’ouverture d’enquêtes approfondies sur ces transactions.
Pour obtenir des passe-droits, l’entreprise aurait bénéficié de relations "privilégiées" nouées par Vincent Bolloré avec des dirigeants africains.
L’accusation s’appuie notamment sur une convention judiciaire signée en 2021, où le groupe a reconnu avoir financé la campagne présidentielle de Faure Gnassingbé au Togo. En échange, il aurait obtenu une prolongation de contrat pour la gestion du port de Lomé, ainsi que divers avantages matériels et fiscaux.
Selon les ONG, ce type de transactions aurait été observé dans plusieurs autres pays d’Afrique, renforçant le contrôle du groupe sur le secteur logistique.
Les associations réclament la restitution des ressources obtenues de manière frauduleuse et leur réallocation aux populations concernées. Elles demandent aussi des investigations pour identifier les pays affectés et établir les responsabilités.
Pourtant, depuis 2021, les avocats de Bolloré tentent d’annuler certains éléments de la convention judiciaire, cherchant à revenir sur les faits admis. Pour les ONG, il est essentiel d’empêcher toute tentative d’évasion juridique et d’obtenir justice pour les citoyens impactés. Leur mobilisation vise à garantir que ces pratiques ne restent pas impunies.
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