Avec plusieurs cadres du groupe, l’homme d’affaires a encore été retenu en garde à vue ce mercredi matin. La justice poursuit son enquête sur la manière dont Bolloré aurait obtenu des concessions portuaires en Afrique de l’Ouest.
La police judiciaire française a placé en garde à vue le PDG du groupe Bolloré et principal actionnaire de l’entreprise Vivendi, Vincent Bolloré. La convocation au commissariat de Nanterre a eu lieu le mardi 24 avril 2018. Les enquêteurs voulaient déterminer le fait de "corruption d’agents publics étrangers" retenu contre l’homme d’affaires de 66 ans.
Les soupçons portent surtout sur la manière dont son groupe a obtenu des concessions portuaires en Afrique de l’Ouest. Les juges d’instruction voulaient savoir si Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée. Il aurait utilisé pour cela une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
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En détail, le groupe Bolloré aurait demandé à sa filiale de communication Havas afin de faciliter l’accès au pouvoir de certains dirigeants africains. En clair, l’entreprise est accusée de corruption au niveau même de l’État africain et de ses politiciens. Afin d’aider à cette arrivée au pouvoir, Havas aurait assuré des missions de conseil et de communication sous-facturées. L’objectif de Bolloré était alors l’obtention des "concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs", comme rapporté par ’le Monde’.
L’entreprise Bolloré a vivement réagi à ces accusations par la voie d’un communiqué. "Le Groupe Bolloré dément formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités. Les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence", a précisé le groupe du milliardaire breton.
Au cours de cette garde à vue qui s’est prolongée dans la matinée de ce mercredi 25 avril, Vincent Bolloré n’était pas seul. Il était accompagné de trois autres dirigeants du groupe : Gilles Alix, le directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de l’agence de communication Havas. Selon une source judiciaire, Francis Perez, président du groupe Pefaco, société spécialisée dans l’hôtellerie et les jeux et très implantée en Afrique, s’est également trouvé dans les locaux de la police anticorruption depuis mardi.
Source : LCI, 20 Minutes