La France va mettre fin à l’opération Sangaris en Centrafrique cette année, estimant que sa mission de restauration de la sécurité est accomplie.
C’est le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian qui a fait l’annonce aujourd’hui, à Bangui, en Centrafrique : la France va mettre fin à l’opération militaire Sangaris cette année, estimant qu’elle a rempli les termes de son mandat onusien de restauration de la sécurité. Le pays sort de trois ans de sanglants affrontements intercommunautaires, rappelle Le Figaro.
"Je peux vous confirmer la fin de l’opération Sangaris dans le courant de l’année 2016", a déclaré Jean-Yves Le Drian, affirmant que "la force Sangaris a réussi à ramener le calme et à empêcher l’inacceptable", même si "tout n’est pas résolu".
L’opération Sangaris devait être un modèle en matière de sécurisation, désarmement des parties et transition politique. Au début de son mandat, les ex-Séléka, les miliciens musulmans du Nord de la Centrafrique, les accusaient de vouloir les laisser désarmés face à la vengeance populaire, eux et leurs coreligionnaires musulmans
Dès sa conception en 2013, l’opération Sangaris reposait sur un contexte politique fragile, basé sur des accords caducs signés avant un changement majeur : depuis mars 2013, les rebelles de la Séléka sont devenus les maîtres de la Centrafrique et Michel Djotodia président d’un régime détesté par la majorité de la population.
En Centrafrique, la brutalité de la Séléka vis-à-vis de la population a vidé les campagnes, et suscité une révolte, celle des Anti-Balaka, qui semait à son tour la terreur chez les musulmans. Le conflit, politique à l’origine, s’est transformé très rapidement en guerre interconfessionnelle, beaucoup plus difficile à enrayer.