Les correspondantes du Monde et Libération au Burkina Faso ont été expulsées du pays dans la soirée du samedi 1er avril, ont fait savoir leurs rédactions.
Vendredi dernier, les deux journalistes avaient été convoquées à la sûreté nationale, à Ouagadougou. Elles ont été sommées de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. "Notre correspondante au Burkina Faso, Sophie Douce, vient d’être expulsée du pays (...) en même temps que sa consœur de Libération, Agnès Faivre", écrit Le Monde sur son site internet. Jérôme Fenoglio, le patron du média, demande aux autorités locales "de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d’une information indépendante" au Burkina Faso.
De son côté, Libé indique : "la sanction est tombée et, avec elle, la confirmation que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée". Le quotidien souligne aussi que les deux journalistes sont arrivées à Paris dans la matinée de ce dimanche 2 avril.
> À lire aussi : Burkina Faso : la diffusion de France 24 suspendue par les autorités
Libération est certain que la raison de cette expulsion est liée à la publication d’une enquête le 27 mars, portant sur les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo "montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat".
D’autres médias nationaux comme Le Figaro rappellent que le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean-Emmanuel Ouédraogo, avait effectivement réagi en condamnant des "manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays des Hommes intègres". Il avait assuré que l’armée agissait "dans le strict respect du droit international humanitaire".
> Toute l’actualité en Afrique sur LINFO.re