Depuis le début de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale de la Libye, au moins 21 personnes ont péri, a révélé un premier bilan du ministère de la Santé du gouvernement d’union nationale, dimanche 7 avril.
Depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, deux autorités - le Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, et l’ANL de Khalifa Haftar - se disputent le pouvoir en Libye. Jeudi 4 avril, des forces du maréchal Haftar ont avancé à l’entrée ouest de Tripoli, siège du GNA. Plusieurs pick-up armés de canons anti-aériens et des dizaines d’hommes en uniformes militaires se sont positionnés à ce point de contrôle. Dans la soirée, la Force de protection de la capitale, une coalition de milices tripolitaines pro-GNA, a annoncé le lancement d’une opération "contre-offensive".
D’après un premier bilan du ministère de la Santé du Gouvernement d’union nationale, au moins 21 personnes ont été tuées depuis jeudi et 27 autres blessées. Il n’a cependant pas été précisé s’il y a eu des civils parmi les victimes, mais le Croissant rouge libyen a affirmé qu’un de ses médecins est décédé. L’Armée nationale du maréchal Haftar a pour sa part déploré la mort de 14 combattants, note rtbf.be.
Dimanche 7 avril, le maréchal Khalifa Haftar a indiqué avoir mené un premier raid aérien en banlieue de Tripoli. De son côté, le Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj a confirmé une "contre-offensive" généralisée dans "toutes les villes" du pays afin de les purger des "forces illégitimes". Alors que l’ONU et la communauté internationale ont appelé à un apaisement, les violents combats à une cinquantaine de km au sud de la capitale laissent entrevoir une poursuite de l’escalade.
Ses rivaux du GNA accusent Khalifa Haftar de vouloir prendre le pouvoir par la force et instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye, mais le chef du Gouvernement d’union nationale a mis en garde contre la perspective d’une "guerre sans gagnant". Pour affronter l’offensive de l’ANL, Fayez al-Sarraj a même souligné que les soutiens continuaient d’"affluer dans la capitale, de toutes les régions".
Face à l’escalade militaire des derniers jours, un "appel urgent" à une "trêve humanitaire" de 2 heures dans la banlieue sud de Tripoli a été lancé par la mission de l’ONU en Libye afin d’évacuer les blessés et les civils. Dans un bref communiqué, elle a déclaré : "La Manul appelle toutes les parties armées se trouvant dans la région de Wadi Rabi, al-Kayekh, Gasr Ben Ghachir et Al-Aziziya (au sud de Tripoli) à respecter une trêve humanitaire de 16H00 à 18H00 (de 14H00 à 16H00 GMT) pour sécuriser l’évacuation des blessés et des civils par les équipes de secours et du Croissant-Rouge libyen".
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