D’après l’avocat de Boualem Sansal, "la privation de liberté d’un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave".
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 26 novembre par le parquet antiterroriste d’Alger, selon les déclarations de son avocat François Zimeray. Cet auteur, figure majeure de la littérature francophone, a été arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger, alors qu’il revenait dans son pays natal. Il est poursuivi sur la base de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne les atteintes à la sûreté de l’État. Selon son avocat, cette décision est directement liée à son œuvre et à ses déclarations. "La privation de liberté d’un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave", "quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées", a-t-il également souligné dans un communiqué.
D’après Le Monde, l’arrestation de Boualem Sansal pourrait être liée à ses propos accordés au média Frontières, réputé proche de l’extrême droite. L’écrivain y aurait soutenu la thèse marocaine selon laquelle des territoires auraient été cédés à l’Algérie sous la colonisation française. Une position perçue comme une atteinte à l’intégrité nationale par Alger, franchissant une "ligne rouge" particulièrement sensible. Reconnu pour ses œuvres critiques, l’auteur dénonce fréquemment les dérives autoritaires et les menaces contre la liberté d’expression dans le monde arabe. Son arrestation soulève des questions sur le rapport de l’Algérie à la liberté d’opinion.
Cette détention a provoqué des réactions dans le monde littéraire et politique. Le débat s’intensifie autour de la condition des intellectuels dans un contexte où la critique est souvent réprimée. À l’échelle internationale, cette affaire pourrait exacerber les tensions diplomatiques, notamment avec la France, où Sansal est une personnalité respectée.
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