L’Organisation mondiale de la santé prévoit de vacciner 360.000 enfants entre 2018 et 2020 avec le vaccin antipaludique le plus avancé qui sera testé pour la première fois à grande échelle au Kenya, au Ghana et au Malawi. Le paludisme tue près 430.000 personnes par an.
Le Kenya, le Ghana et le Malawi sont les 3 pays qui ont déjà participé à des tests à plus petite échelle du vaccin "Mosquirix". Appelé RTS,S, ce vaccin a été mis au point par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l’ONG Path malaria vaccine initiative pour protéger les enfants en bas âge. Il s’agit d’un vaccin contre le plasmodium falciparum, la variante la plus mortelle du parasite responsable du paludisme. A noter que ce vaccin ne garantit pas une immunisation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le vaccin antipaludique le plus avancé y sera soumis à l’épreuve pour la première fois à une grande échelle
La directrice de la branche africaine de l’OMS a déclaré à l’AFP que "ce vaccin pourrait sauver des dizaines de milliers de vies en Afrique". Pour plus d’efficacité, le vaccin sera accompagné de méthodes de diagnostic, des traitements et des mesures de prévention éprouvés, comme les moustiquaires imprégnées de répulsif anti-moustique.
Ce projet devrait principalement permettre l’évaluation de l’efficacité du vaccin "dans le contexte d’un usage routinier". Le but est en effet de sensibiliser les parents à un nouveau cycle de vaccination qui ne correspond pas au cycle traditionnel de vaccination des enfants (DTP, rougeole, etc). Quatre doses du vaccin doivent être injectées à l’enfant : lorsqu’il est âgé de 5 mois, 6 mois, 7 mois et 2 ans.
Le paludisme, appelé également malaria est une maladie transmise par des moustiques . Il est caractérisé par des épisodes cycliques de fièvre plus ou moins graves pouvant notamment être accompagnés de diarrhées, vomissements ou maux de tête.
Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé révèlent que 92% des 429.000 personnes tuées par le paludisme dans le monde en 2015, se trouvent en Afrique. De plus il s’avère que les enfants de moins de cinq ans représentent plus des deux tiers de ces décès.
Mme Moeti, directrice de la branche africaine de l’OM, a déclaré lundi, à la veille de la journée mondiale du paludisme que les informations rassemblées lors de ce programme pilote aideront à prendre les décisions pour une utilisation plus large de ce vaccin. L’objectif de l’OMS est de diminuer le nombre de personnes décédées par le paludisme de 90% en 2030.
Mme Hamel, responsable pour l’OMS de la coordination du programme de vaccination, estime qu’"à l’avenir, il y aura d’autres vaccins plus efficaces" en soulignant que d’autres vaccins sont en cours de développement par le laboratoire américain Sanaria. "En attendant, ceci aura déjà une influence considérable".