Outre les quinze victimes, trente-sept personnes ont été blessées et 65 maisons incendiées à la suite des affrontements intercommunautaires survenus jeudi dans le village de Piana-Mwanga dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Depuis 2013, les Bantous et les Pygmées s’affrontent dans le Nord du Katanga. De nouveaux conflits intercommunautaires ont éclaté jeudi 5 janvier dans un village de la province du Tanganyika, dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les accrochages ont fait au moins 15 morts d’après le bilan sorti par Mgr Vincent de Paul Kwanga, évêque du diocèse de Manono. "Des affrontements entre Bantous et Pygmées dans le village de Piana-Mwanga ont fait aujourd’hui 15 morts parmi les Bantous, 37 blessés et 65 maisons incendiées", a-t-il détaillé sur le récit du Monde. De son côté, le ministre de l’Intérieur de la province du Tanganyika Kamona Lumuna n’a pas confirmé le nombre exact de victimes en annonçant l’envoi d’une équipe d’enquêteurs dès ce vendredi.
Les Pygmées de l’ethnie twa revendiquent une égalité de droit avec les autres citoyens de la RDC. Cependant, les populations bantoues de l’ethnie luba ont toujours témoigné leur refus. Lors du dernier accrochage d’envergure entre les deux communautés mi-octobre, 20 personnes ont perdu la vie au bout trois jours d’affrontements. Les conflits étaient fondés sur un désaccord concernant le versement d’une redevance due par les Pygmées aux Bantous pour une récolte de chenilles.
Ces conflits meurtriers entre les deux ethnies ont débuté en décembre 2013. Et pour cause, la déforestation, l’exploitation des mines et l’expansion des terres agricoles des Bantous représentent des menaces sur le mode de vie nomade des Pygmées, des chasseurs-cueilleurs. Grâce à la médiation des autorités locales et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), une année d’accalmie a été observée avant la reprise des violences.