Pretoria a envoyé une lettre aux Nations unies, dans laquelle elle a affirmé son souhait de se retirer du traité de Rome. L’Afrique du Sud risque de devenir le premier pays africain à se retirer de la Cour pénale internationale (CPI).
Le retrait de l’Afrique du Sud de la Cour pénale internationale (CPI) prendra effet dans un an à compter de la date de réception de la lettre par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, rapporte Le Monde. "La République d’Afrique du Sud a conclu que ses obligations au regard de la résolution pacifique des conflits étaient parfois incompatibles avec l’interprétation donnée par la Cour pénale internationale", avait écrit Maïté Nkoana-Mashabane, chef de la diplomatie sud-africaine. Du côté des Nations unies, un porte-parole a refusé de confirmer la réception de ce courrier, daté du 19 octobre.
L’Afrique du Sud risque de devenir le premier pays africain à se retirer de la CPI, peut-être même avant le Burundi qui avait également annoncé son intention de quitter l’instance internationale. Il y a un an, Pretoria avait déjà exprimé son intention de quitter la CPI après les critiques émises à son encontre pour ne pas avoir exécuté un mandat d’arrêt lancé contre le président soudanais Omar Al-Bachir, accusé de génocide et de crimes de guerre.
En principe, les autorités sud-africaines étaient tenues d’empêcher la venue d’Omar Al-Bachir chez elles, ou de l’arrêter s’il venait à s’y trouver. Mais en juin 2015, le président soudanais était venu assister au 25e sommet de l’Union africaine (UA) à Johannesburg puis avait précipitamment quitté l’Afrique du Sud, en dépit de la décision d’un tribunal de Pretoria lui interdisant de quitter le territoire. Le gouvernement sud-africain avait gardé le silence radio pendant quarante-huit heures, pour ne s’exprimer qu’à l’heure où Omar Al-Bachir était déjà rentré à Khartoum.
Pour se retirer du traité de Rome, qui a édifié la CPI en 1998, un pays doit en informer le secrétaire général de l’ONU et son retrait prend officiellement effet un an plus tard. Le Burundi semblait devoir être le premier pays à quitter la juridiction internationale après un vote en ce sens de son Parlement la semaine dernière. Le président burundais Pierre Nkurunziza a confirmé cette décision par décret mardi, mais l’ONU n’a pas encore reçu la notification officielle.
Active depuis juillet 2002 et composée de 124 États membres, la CPI est la première juridiction jouissant d’une compétence internationale permanente pour juger les cas de crime de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Cependant, plusieurs pays africains lui reprochent de ne cibler que des personnalités du continent.
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