La vigoureuse contestation de la réélection d’Ali Bongo à la présidence du Gabon a entrainé l’arrestation de plusieurs binationaux que le pouvoir en place considère d’abord comme des Gabonais. Ils sont accusés d’avoir participé aux pillages.
Le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé au micro de RTL que la France se trouvait sans nouvelle d’une quinzaine de ses ressortissants au Gabon, en proie à la violence consécutive de la réélection contestée d’Ali Bongo pour un nouveau mandat de sept ans. Le ministère français des Affaires étrangères suit la situation de près. Près de 15 000 Français vivent et travaillent au Gabon.
Ali Bongo a reconnu que plusieurs Français figurent parmi les manifestants accusés de pillage. L’ambassade de France au Gabon lui aurait communiqué une liste de six noms, selon ses dires. Ces personnes sont en cours d’identification. "Ils sont parmi tous ceux qui ont cassé et pillé. Ils ont donc été arrêtés dans ce cadre-là", explique le président gabonais, dont la réélection est contestée par les soutiens de son rival Jean Ping, qui a proclamé sa victoire.
Compte tenu de leur double nationalité, ces ressortissants français sont d’abord considérés comme Gabonais par le pouvoir en place, ce qui pourrait réduire la marge de manœuvre de la diplomatie française. "Sur le territoire gabonais, nous reconnaissons d’abord la nationalité gabonaise, et pas une autre. Donc dans ce cadre-là, ils sont traités comme tous les Gabonais. La binationalité ne saurait être un motif pour violer les lois et se comporter tel qu’ils l’ont fait. Si un Gabonais qui avait la nationalité française sur le territoire français commettait de tels actes, il serait arrêté", ajoute Ali Bongo, certain que "le chaos ne va pas s’installer".
Après plusieurs journées de violence dans le pays, notamment la capitale Libreville où l’Assemblée nationale a été incendiée, l’incertitude est grande autour du bilan humain. Si Jean Ping fait état de 50 à 100 morts, Ali Bongo évoque d’autres chiffres : "Nous déplorons trois décès et une centaine de blessés. Monsieur Ping a l’habitude d’avancer beaucoup de choses qu’il ne peut jamais prouver", a-t-il dit sur RTL.
Suivre l’actualité du Gabon.