Joel Bouopda/AP/SIPA
Au lendemain du scrutin électoral controversé au Gabon, l’accès à Internet ainsi qu’aux chaînes de télévisions indépendantes a été interrompu. Une forme de censure que certains internautes ont réussi à contourner.
Les résultats de la présidentielle au Gabon divisent les partisans d’Ali Bongo et ceux de son rival Jean Ping. La commission électorale a déclaré le premier vainqueur, mais le second crie à la fraude et met en cause les résultats. L’annonce de la réélection du président Ali Bongo a entraîné de nombreuses violences dans le pays. Dans la foulée, le Gabon se retrouve privé d’accès à internet et aux réseaux sociaux.
Selon l’ONG Internet sans frontières, un ralentissement de la connexion Internet a été constaté le 28 août, au lendemain du scrutin électoral. L’accès aux réseaux sociaux est de fait bloqué. Julie Owono, membre de l’ONG a expliqué : "Nous avons été en contact avec des organisations de la société civile pour leur transmettre des outils qui permettent de contourner cette censure. Nous collaborons avec de nombreuses organisations internationales qui ont mis en place des tutoriels très simples pour mettre en place ces outils. Donc ça fonctionne quand même".
Outre le ralentissement de la connexion, les deux seules télévisions indépendantes ont été également interdites d’émettre Elles ont même été saccagées. Selon leur directeur, des hommes cagoulés et armés ont fait irruption en pleine nuit mercredi dernier et ont tout détruit. Reste uniquement les deux télévisions d’Etat dont l’une d’elle est basée dans les locaux de la présidence. Une chaîne de télévision chrétienne a également subi des ravages. Il s’agit de la Radio Télévision Nazareth. "Ils s’en prennent à notre chaîne parce que nous vulgarisons la vérité, nous diffusons la vérité. Nous pensons que ceux qui nous attaquent n’ont pas voulu que les véritables résultats soient rendus publics", a déclaré Georges Bruno Ngoussi, Pasteur et président de la RTN.
Au Gabon, l’issue de la crise post-électorale est encore incertaine. A ce jour, beaucoup de familles continuent encore de chercher leurs proches portés disparus. Le bilan des violences électorales pourrait être plus lourd alors que le gouvernement avance le chiffre de trois morts.