Afrique du Sud : le parquet défavorable aux poursuites contre le président Jacob Zuma

Le président sud-africain Jacob Zuma continue de faire parler de lui, rapporte L’Express. En effet, il devait être poursuivi par la justice de son pays de 783 chefs d’inculpation, notamment pour corruption dans un contrat d’armement. Mais le parquet, par la voix du procureur général Shaun Abrahams, a décidé de faire appel de cette décision. "J’ai décidé de faire appel du jugement rendu à l’unanimité par la Haute Cour de Pretoria", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Pretoria.

Fin avril, la Haute Cour de Pretoria avait estimé que le parquet avait agi de façon "irrationnelle" en abandonnant, en 2009 pour vice de forme, les charges de corruption pesant sur le président Jacob Zuma. Elle avait ajouté que cette décision devait être revue, renvoyant la balle au parquet.

C’est au dernier moment que les charges de corruption, de racket et de fraude fiscale avaient été abandonnées. C’était juste avant les élections générales de 2009 et l’arrivée de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. L’actuel président était alors soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vin pour l’attribution d’un important marché public d’armement de quelque 4,8 milliards de dollars, l’équivalent de 4,28 milliards d’euros, à la fin des années 1990.

La décision du parquet de faire appel intervient alors que le président Jacob Zuma est impliqué dans plusieurs scandales. Le système judiciaire sud-africain stipule qu’il revient désormais à la Cour d’appel de se prononcer sur la recevabilité ou non de l’appel du parquet.

Ce scandale de pots-de-vin impliquant plusieurs industriels européens, dont le français Thales, le suédois Saab et le britannique BAE Systems, fait jaser en Afrique du Sud depuis plus d’une décennie. En 2005, Schabir Shaik, le conseiller financier de Jacob Zuma, avait été condamné à quinze ans de prison pour avoir notamment sollicité des pots-de-vin pour lui à Thales.