Plus de 345 cas de torture ont été enregistrés au Burundi depuis le début de l’année, selon l’ONU qui s’alarme du recours généralisé à ces pratiques par les forces de sécurité gouvernementale.
Au Burundi où 354 cas de tortures et de mauvais traitement ont été enregistrés en l’espace de quatre mois par l’Organisation des nations unies (ONU), les forces de sécurité gouvernementales agissent en toute impunité, rapporte Le Figaro qui relaye une communication d’un haut responsables onusien. Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme assure qu’en plus des rapports sur la torture dans les prisons du pays, l’existence d’autres lieux de torture à travers le pays est aussi avérée.
Le nombre de cas de tortures est de 600 sur les douze derniers mois. Ce chiffre, qui est une sous-estimation, indique le recours généralisé et grandissant à la torture et aux mauvais traitements par les forces de sécurité gouvernementales, selon Zeid Ra’ad Al Hussein. D’après le Haut-Commissaire, ces tortures ont lieu pendant l’arrestation et la détention, notamment dans les locaux du Service national de renseignements (SNR), de la police burundaise.
Lors d’une visite par une équipe du Haut-Commissariat dans les locaux du SNR à Bujumbura, la capitale du Burundi, la semaine dernière, 30 des 67 personnes détenues présentaient des signes de torture physique. Plusieurs cas de torture ont aussi été rapportés dans des postes de police, notamment ceux situés dans les quartiers de Citiboke et Musaga, à Bujumbura, et dans le camp militaire de Mutakura.
Zeid Ra’ad Al Hussein a noté que l’utilisation de la torture et des mauvais traitements était également répandue en dehors de Bujumbura. Il affirme par ailleurs avoir reçu des informations sur des arrestations, tortures, disparitions forcées et assassinats de certains membres de la police et de l’armée par d’autres membres des forces gouvernementales. Depuis près d’un an, le Burundi est plongé dans une grave crise politique à cause de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir.