Un cliché publié sur le compte Twitter du Premier ministre Manuel Valls choque depuis quelques jours les Algériens. La photo montre le président Abdelaziz Bouteflika, 79 ans, très affaibli depuis son accident vasculaire cérébral en 2013.
Le voyage de Manuel Valls en Algérie, le 10 avril, ne s’est décidément pas passé comme prévu. Après le boycott d’une partie des médias français pour protester contre le refus des autorités algériennes d’accorder un visa aux journalistes du Monde et du Petit Journal de Canal +, une nouvelle controverse a surgit. En cause, un message d’amitié publié par Manuel Valls sur son compte Twitter, accompagnée d’une photo de sa rencontre avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Sur la photo, on voit en effet un Président "ailleurs", le regard vide, la bouche entrouverte. L’image a beaucoup déplu à la présidence algérienne. Le chef de cabinet d’Abdelaziz Bouteflika dénonce un "complot" pour affaiblir l’Algérie. Il qualifie même le comportement de Manuel Valls d’"abject". Le journal algérien Liberté évoque même le "traumatisme national provoqué par les images pathétiques du président Bouteflika, la lèvre inférieure affaissée, les yeux hagards, la parole difficile". Le quotidien regrette qu’Abdelaziz Bouteflika soit "exposé, malgré lui, à la risée de certains médias français qui ne reculent devant aucune immoralité".
Pourtant, la présidence a pris soins de cadrer cette rencontre dans les moindre détails. En effet, comme à chaque visite, les médias publics algériens sont les seuls autorisés à assister aux rencontres officielles. Ils ont ordre de ne diffuser que des images et des photos montrant un président "presque en forme".
"Malgré des difficultés d’élocution et de mobilité" depuis un AVC en 2013, le président algérien a gardé "intactes ses capacités d’analyse", assure un diplomate occidental. Dans tous les cas, la photo relance les interrogations sur son état de santé.
Échanges économiques, humains et sécurité : la relation franco-algérienne est forte, historique et stratégique. pic.twitter.com/7w640KQyNI
— Manuel Valls (@manuelvalls) April 10, 2016